L’Eveil d’Edoardo, plus qu’une fraîcheur estivale

C’est au bord des côtes italienne, sous un soleil radieux et derrière le bruit des vagues, qu’Edoardo va tenter de s’éveiller face à sa vie sentimentale et personnelle. Un peu chétif et complexé, l’été sera synonyme pour lui des premiers émois au côté de son ami Arturo, bien plus confiant quant à ses futurs conquêtes. Si tous les deux souhaitent avoir des rapports sexuels, Edoardo, adolescent sensible et intelligent, doit surtout faire face à sa phimosis qui l’empêche d’accomplir cet acte.

Traité avec finesse, ce sujet qui s’ajoute à l’histoire qui aurait pu rester banale donne une seconde dimension au passage à l’âge adulte et aux difficultés rencontrés. A l’heure des premiers émois, des nouvelles responsabilités, le film ne va pas dans les clichés et facilités de narration d’un teenage movie de base. Bien plus sérieux mais aussi doté d’humour, L’Eveil d’Edoardo capte par sa légèreté de ton et sa façon d’aborder ou de montrer des scènes un brin provoquantes de manière décomplexée.

Le réalisateur n’a en effet pas peur de choquer, mais use de délicatesse pour faire passer cela. En essayant de rendre compte de la réalité le plus fidèlement possible, l’aspect naturel et insouciant empêche de laisser place à la vulgarité. Provoquant, parfois, mais jamais choquant, la subtilité du film apporte une fraîcheur estivale intelligente et bien plus sérieuse que ce que l’on aurait pu penser. Abordant les multiples préoccupations d’Edoardo, le film jongle entre la douceur de la romance et la complexité d’un sujet plus osé, représentant un obstacle aux désirs du personnage. Le réalisateur Duccio Chiarini, qui réalise ici son premier long-métrage, s’est d’ailleurs inspiré de son propre vécu pour retranscrire le plus sincèrement les émotions des personnages. Les acteurs, pour la plupart amateur, occupent l’écran avec simplicité et sont tous très juste. Matteo Creatini, qui joue le héros et est présent dans la majorité des plans, transmet une véritable tendresse et réussi le défi de donner à son personnage autant d’innocence que de complexité qu’au film.

De Duccio Chiarini, avec Matteo Creatini, Franscesca Agostini, Nicola Nocchi,…2015, 1h26

En salle le 17 juin 2015

Critique en Partenariat avec Epicentre Films, distributeur du film.

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